Une Histoire à propos d’une Histoire

Une histoire des événements peu probables qui nous ont menées à M. Paris Roubaix <> Une préquelle

Le matin en Belgique. Peut-être la première chose que vous voyez à Bruxelles: un Ford jaune. Il est couvert de terre. Quelqu’un paye 135€ par mois pour ranger ce vestige de leur jeunesse. Ce repère, ce symbole de la première chose que vous vous souvenez d’avoir vu le matin, vous gardez toute la journée. Peu importe que depuis 14 mois il n’a pas bougit. Vous appréciez sa valeur au propriétaire. Il est tôt, 6h00, et les Héros sont partis pour s’inscrire au Sportif Rapha/Paris-Roubaix.

Un Look 585. Repeint par Joe Bell. Sa construction Amish de la patte et du tube parle des cabanes en rondins, des ponts-levis et des briques en trois plats. “JB, les Héros veulent que vous peigniez un vélo pour nous. Il s’appelera Le Ramrod. Nous allons faire le Sportif de Paris-Roubaix!” Comme un grand cowboy des plaines, il répond d’une experte voix monotone, “Pour quand? … soyez honnêtes!” “Mars, nous en avons besoin en mars!” Quelques mois plus tard, nous le construisons sur une table de pique-nique près de Ghent. Nous avons six heures pour arriver en France et s’inscrire.

Qui est-ce, cet homme? Pourquoi sont les Héros dans la voiture de quelqu’un d’autre? Nous avons été remorqués à un garage. Notre Volvo a souffert une blessure auto-infligé. “Stupides Héros! Vous avez mis de l’essence ordinaire dans votre diesel!” Nous imagineons la voix méprisante de Gollum/Smeagol: “Stupides Hobbits!” Pas de souci, pas de panique. L’homme qui conduit nous pose trois questions, “Vous parlez flamand? Vous parlez français? Qui vas gagner Paris-Roubaix ce dimanche?” Nous donnons le nom de Fabian. “Oui, Boonen est finit, Boonen est finit, Boonen est finit, Fabian va gagner.”

Celui-ci est le garage où on a été remorqué à Deinze, Bélgique. Son proprietaire voulait nous montrer sa passion avant de s’ecouler notre réservoir rempli de l’essence. “Je les repare. Je les loue. Je les adore.” Imaginez un Cadillac blanc qui fait le tour de Deinze. Si nous sommes honnêtes, hors Deinze il n’y a que de la terre agricole flamande ultra plate. Vous ne pouvez pas échapper l’excrément des moutons, des chèvres, des vaches. Il envahit vos narines. Il vous reveille dans la nuit. Il est silencieux. Les tracteurs John Deere sont la seule chose qui gèrent la rue. A moins que vous appelez Autobedrijf Schepens et vous louez un de ses Cadillacs blancs, 9 metres de long.

Ce garçon nous demande comment nous avons pu mettre de l’essence dans notre voiture. Nous rions, simplement. Il rit. Ce garçon est en train de terminer son stage de deux semaines en travaillant sur des voitures. Pas de salaire, juste l’expérience. Je veux être mécanique. Vous aimez le cyclisme? Non, le foot. J’adore le foot. Le cyclisme, ça va.

Donc chaque jour il prend son vélo des alentours de Ghent jusqu’au mécanique à Deinze qui est aussi dans les alentours de Ghent. Il habite chez sa maman, ou peut-être chez son père, ou peut-être avec les deux. Nous ne sommes pas certains ou peut-être nous inventons quelque chose que nous avons oublié. Ghent n’est pas loin. Il souhaite rester pour travailler un peu plus longtemps.Vous savez que l’école est nul. Il veux un moto, ou au moins un scooter pour aller au travail.

Voici une pompe qui s’écoule votre voiture de tout l’essence que vous avez mis dans le réservoir et tout le gazole qui reste dans le tuyau de carburant. Tout doit sortir. 150 euros … 150 euros. Il est dur de payer mais on se dit qu’il nest pas cher par rapport au coût de la destruction du moteur. Il faut du temps pour s’écouler litre après litre, car il faut sortir le carburant par un tuyau la taille d’une paille. Nous le remplissons une deuxième fois avec le gazole, on prend 20 minutes pour le moteur de commencer. Nous sommes tendus et ne sommes pas certains d’arriver à temps pour s’inscrire au sportif … “Messieurs, je sais que c’est une journée de merde pour vous. Mon ami accueillira Roger de Vlaeminck demain soir pour un apéro dans son magasin de vélos. Venez pour dire bonjour et oublier cette journée.”

Ceci est la première chose que nous voyons dans le magasin. Lance dans la tenue Cofidis. C’est en fait dans le bar qui est dans le magasin. Nous décrivons cette nuit dans plus de detail. Cependant, ce poster est la première chose qu’on remarque. Cofidis est près de la fin pour Lance et près du début pour un autre Lance. Est-ce que vous pouvez imaginer si Armstrong avait gagné le Tour dans un maillot Cofidis? Que Lance avait gagné le Tour sur un Fondriest? Pas de Trek, pas de US Postal, pas de Grand George. Roger de Vlaeminck s’assoit à 1,5 metres de nous. Il regarde son portable, il envoie des textos. Il signe des livres. Nous levons nos verres. Il sourie.

Voici l’addition. Nous avons bu trop de bière. Roger nous a averti. Nous sommes soûls. Nous sommes dans un bar, dans un magasin de vélos et nous renversons des bières. Nous sommes stupides encore une fois. Nous mettons du carburant dans des réservoires déjà remplis. Nous avons signé une pétition pour garder la Ronde en Ninove. Ils ont perdu. La Ronde va terminer en Oudenaarde.

Ceci est Andrea Tafi. Il a fait le Sportif Paris-Roubaix aussi. Son dernier Paris-Roubaix était pour Bjarne Riis nous pensons, peut-être sur un C40 secrètement peint quand il aurait du rouler un Cervelo. Cela on se souvient! Il donne une sorte de crie en descendant de son vélo. J’ai besoin d’une bière! J’ai besoin d’une bière! Souriant! Combien d’heures depuis le Ford jaune à Bruxelles? Combien d’heures depuis qu’on a rempli notre diesel avec de l’essence ordinaire? Combien d’heures depuis qu’on a été remorqué? Combien d’heures depuis qu’on a levé nos verres à Roger? Vingt, 24 ou 36 peut-être.